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Roger Nupie liaisons invisibles
SON ÉCRITURE à ma grand-mère, Tine Van Der Sloten (1897-1990) Traduction: Lucienne Stassaert Nederlands en Suid Afrikaans I De sa mère il lui restait le fardeau du manque. De son père les vérités premières rabâchées toute sa vie. De son petit-fils les agacements anodins, l'amour sans réserve. Les heures à deux et les heures que je l'oubliais. II A la fin elle découvrait la mer, avec indifférence. Apparemment comme à l'égard des morts en novembre. Une fois elle a sangloté à cause de deux amies défuntes Une à Bruxelles une en Amérique qu'elle n'a jamais visité. III Elle a fui deux fois, Iaissant des maisons en flammes derrière elle. Depuis lors elle affirmait l'heure exacte avant d'aller se coucher. De sa peine elle n'écrivit jamais le premier mot. Pourtant, cela transparaissait parfois dans son écriture lente et opiniâtre. IV Jamais elle n'a savouré la consolation langoureuse d'un bock ou d'un verre de vin Bien celle des fleurs, dès que le temps devint son adversaire. Son corps crémeux se ratatinait jusqu'à n'être plus qu'une petite peine Comme la vie qui lui paraissait trop belle et éveillait sa méfiance. V En pensant à l'homme et au fils qu'on lui avait pris Elle se frottait la peau qui devenait plus fine. Quand au jardin, dans son monde bien à elle, les fleurs brûlaient Elle voyait le soleil se coucher toujours plus vite.
Paul Gellings, Joris Iven, Roger Nupie, Hannie Rouweler, Guy van Hoof. Voir une grandmère se détériorer a un tel degré d'intensité est à pleurer et a mourir intérieurement, comme le décrit Roger Nupie dans - IV- “Son corps crémeux/ se ratatinait jusqu'à n'être/ plus qu'une petite peine” - V “Elle se frottait/ la peau/ qui devenait plus fine.// Quand au jardin,/ dans son monde bien a elle,/ les fleurs brûlaient// Elle voyait/ le soleil se coucher/ toujours plus vite.” Un poète à même d'éveiller vos émotions. (Floris Brown, traduction: Paul Gellings) Demer Press, 2011 Texte original en Néerlandais